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Adriel Wellington [Terminé]

Adriel Wellington
Adriel Wellington
Hybride Neutre
Race : Grande Aigrette
Masculin
Messages : 306
Date d'inscription : 06/03/2015
Ven 6 Mar - 15:30
Adriel Wellington

Adriel Wellington


Nom ☀ Wellington
Prénom ☀ Adriel
Âge ☀ 22 ans
Nationalité ☀ Anglaise
Sexe ☀ Masculin

Sexualité ☀ Bisexuel à large tendance hétéro. Il est très difficile en matière d'hommes, mais peut avoir une relation avec eux en cas de coup de cœur. Il faut juste vraiment qu'il tombe amoureux, ce qui n'est pas forcément nécessaire avec les femmes, il a juste besoin de les trouver jolies ou intéressantes pour être attiré.
Groupe ☀ Hybride neutre
Race ☀ Grande Aigrette
Image de l'animalClique

Particularité ☀ Pianiste sourd. Communique en lisant sur les lèvres, avec le langage des signes ou avec un carnet. Longues ailes blanches dans le dos.



Caractère
Pour quelqu'un qui l'observerait sans le connaître, la personnalité d'Adriel pourrait sembler très changeante. A première vue, il est quelqu'un de très poli et respectueux. Comme il est sourd et n'a jamais appris à parler, il s'exprime au travers d'un carnet. On aurait pu penser qu'il écrirait rapidement pour que cela ne lui prenne pas la journée. Mais loin de là. Il se répand en fioritures, en formules de politesse et manières exagérées. Manières qui se retrouvent dans sa gestuelle de majordome. On aurait pu le trouver bien élevé. Exagérément bien élevé, même.

C'est qu'il a un certain plaisir à se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Surtout devant les inconnus. Du moins, tant qu'il a quelque chose à y gagner. Que ce soit du respect, des avantages divers ou un moyen de combler ses besoins. Il n'a pas de mal à se faire passer pour docile, innocent, endoctriné, ou même plus stupide ou maléfique qu'il l'est si cela l'arrange. Si vous lui dites qu'il est calculateur, il vous répondra sans doute que vous portons tous un masque en public et qu'il faut plus ou moins de temps pour le faire tomber.

Mais le plus gros souci, c'est justement quand il laisse tomber ses masques. Quand il n'y a plus aucun décalage entre ce qu'il dit et ce qu'il pense, il devient tout simplement insupportable. C'est qu'il profite de ses longues phrases polies et bien écrites pour glisser de petites piques mesquines qui se plantent là où ça faisait bien mal. Le sarcasme, évident ou dissimulé, est un vrai passe-temps pour lui, au sens littéral. Et comme il est souvent seul à rire de ses plaisanteries, la plupart des gens le trouvent très lourd voire parfois blessant.

Cela dit, tant qu'on ne lui donne pas matière à se moquer, il peut devenir aimable et même très amical. Le souci, c'est qu'il a tendance à rechercher toutes les occasions possibles de rire de vous, même lorsque cela ne fait rire que lui. Quand il vous apprécie, ce qui est une chose assez rare, ses moqueries se changent en taquineries et en blagues relativement étranges. Il a aussi une certaine propension à faire chier son monde pour le plaisir.

Étonnamment, il aime beaucoup jouer les confidents. Adriel est un peu psychologue dans l'âme. Il pose beaucoup de questions, car il adore remonter les mécanismes de pensée des gens pour trouver leurs forces, faiblesses, contradictions et cheminements d'idées. Cela ne veut pas dire qu'il est forcément manipulateur. Il peut utiliser cela pour vous utiliser, mais pas forcément, tout dépend de la place que vous occupez pour lui. Ce peut être seulement par curiosité, ou même pour vous aider et pour vous donner des conseils.

Mais même quand vous en arrivez à ce stade, il reste compliqué. C'est qu'il a beau aimer comprendre les autres, et qu'il est très franc avec eux sauf quand il tente de leur soutirer quelque chose, il devient plus secret et même totalement mythomane dès qu'il s'agit de lui. Adriel aime comprendre, mais il n'aime pas être compris, sauf s'il vous fait vraiment confiance. Cela lui donne l'impression de s'exposer. C'est pour cela qu'il ne parle presque jamais de lui-même, ni de ce qu'il a vécu, et qu'il tente souvent de fausser les pistes.

Concernant son hybridation, il a tendance à mal la vivre, mais pas à cause de sa situation. Il vous dira lui-même qu'il n'a aucune envie de liberté ni aucune propension à la fuite. Sa vie lui convient et l'esclavage aussi. Il se moque bien de si ses « congénères » réussiront ou non à s'émanciper. Mais que ce n’est pas pour autant qu’il se laisse écraser, que ce soit par son maître ou par qui que ce soit d’autre, et lorsqu’il estime avoir raison, il argumente sans hésiter. Malgré son choix de vie, il reste extrêmement fier.

Et même peut-être un peu plus que fier. Adriel peut sembler orgueilleux et hautain. Pour cause, il l'est. Il sera le premier à vous affirmer, des étoiles plein les yeux, que la vraie gentillesse existe, que la vie est belle, que les femmes sont toutes douces et jolies, et que les fleurs vont bientôt éclore. C'est qu'il tente de se débarrasser de ses pensées noires. Lui-même a conscience qu'elles sont irrationnelles. Dans le fond, l'hybride est un grand défaitiste. C'est l'une des raisons pour lesquelles il n'aiderait pas les hybrides à s'émanciper, outre le fait qu'il s’accommode de sa captivité. Il les méprise. Il méprise le monde entier. Il a besoin de se sentir supérieur à lui.

Il pourra prétendre qu'il « adore » quelque chose sans le penser réellement, sans forcément de raison. Mais il y a certaines petites choses qu'il aime sincèrement. Par exemple, se cultiver. Pas parce qu'il a envie de s'évader, mais parce qu'il adore réfléchir et s'instruire. Il est animé d'une profonde soif de savoir. Il a toujours emprunté les cours et les livres des humains qu'il a connu. C'est entre autres pour cela qu'à l'heure actuelle, il a le niveau d'éducation d'un être humain de son âge et une certaine culture.

Un autre exemple, c'est le piano. C'est l'une des choses pour lesquelles il pourra faire preuve d'un enthousiasme sincère, et vous en parler pendant des heures. Cela peut sembler paradoxal, puisqu'il est sourd. Mais il ne joue pas pour entendre la musique. Il le fait pour ressentir les vibrations du son et pour se détendre. C'est une sorte d'échappatoire pour lui. Une fois qu'il commence à laisser courir ses doigts sur les touches, il se sent comme dans un autre monde. Et c'est l'un des types de moment où il ne faut surtout pas le déranger.

Et il apprécie la compagnie des humains en partie pour ce genre de choses. Car c'est eux qui les ont faites. Malgré lui, il a un peu honte de sa race. C'est une idée dont il tente de se débarrasser, car il sait très bien que tous les hybrides ne sont pas ainsi. Mais comme de ses autres pensées noires, elles restent malgré lui bien ancrées dans son crâne et il peine à les faire partir. Inconsciemment, il voit les humains comme des êtres créatifs, qui réfléchissent, et les hybrides comme des êtes impulsifs qui tentent juste de survivre. Plus profondément, il a peur que ce soit une caractéristique génétique inévitable, et que lui-même n'y échappe pas. Et encore plus profondément en lui, il voit les humains comme le modèle par défaut et les hybrides comme des déviations de ce modèle. Voire des anomalies.

Il lui arrive parfois de perdre un peu le contrôle de lui. C'est qu'il a une certaine propension à l'angoisse et à la panique. D'abord parce qu'il ne comprend pas forcément tout ce qui l'entoure, faute à son handicap, ensuite parce qu'il est très fragile. Il devient alors irritable, susceptible, et peut écrire les pires vacheries sur son outil de communication. Dans ce type de moments, il ne faut surtout pas le déranger sous peine de se faire remballer sèchement. Et même pas forcément dans ce type de moments. Parfois, on le gêne tout simplement.

Si on devrait lui trouver son plus grand péché, avant même l'orgueil, ce serait la colère. Pas parce qu'il s'énerve facilement, ce n'est pas le cas, c'est même très difficile. Mais parce que ses colères sont destructrices. En-dehors du fait qu'il en veuille au monde entier, pour dieu sait quel crime, sa fierté le rend incroyablement rancunier voire borné. Il n'est pas facile de l'énerver véritablement, il faut y aller très fort pour cela. Mais une fois qu'il l'est, il devient vengeur, dangereux, voire cruel.

Malgré tout, il n'est pas impulsif. Il est plutôt calculateur, et réfléchit toujours aux conséquences avant d'agir. Il ne se met jamais en danger direct. Il n'a jamais recours à la violence. Il est d’ailleurs trop faible pour cela. La moindre gifle le fait basculer. Mais il sait se défendre en parlant posément. Et surtout, il a aura beau enrager intérieurement, il montrera très rarement qu'il l'est. Plus sa colère sera importante, plus il la cachera, plus il sourira et plus on aura l'impression que le sujet ne le touche pas.

Heureusement, encore une fois, l'énerver n'est pas facile. Et ce n'est pas parce qu'il est blessé qu'il se mettra forcément en colère. Dites-vous que s'il devient froid, ou qu'il tente de vous frapper verbalement dans vos points sensibles, c'est que vous lui avez probablement fait mal. Et qu'il tente de vous rendre la pareille. Mais en général, il le cache très bien. Et il y a peu de choses qui peuvent le blesser. Vous pourrez lui dire les pires vacheries, il ne vous en voudra jamais en général, car votre opinion de lui importe peu. A vrai dire, l'un des moyens les plus directs de le toucher, c'est sans doute de l'ignorer. Mais pour cela, il faut encore qu'il ait un peu d'estime pour vous et qu'il ne vous aborde pas juste pour passer le temps, ce qui est rare.

C'est que malgré tout, le cœur d'Adriel n'est pas en acier trempé. Il est capable de s'attacher, de ressentir des regrets, de l'affection voire de l'amour. Il a un peu plus de problèmes à l'exprimer correctement, cela dit, et ces sentiments lui viennent beaucoup plus difficilement que la moyenne. Parce que, tout à fait inconsciemment, il est plutôt exigeant. Son plus grand regret, et sans doute la seule chose qui le dérange dans l'esclavage des hybrides, c'est qu'à cause de ses ailes, il n'aura jamais de famille. Et jamais de vie normale. Par "vie normale", entendez "vie humaine". Mais c'est une idée qu'il a appris à accepter avec le temps. Ou pas, d'ailleurs.


Physique
Son physique, mêlée à son hybridation, lui donne un certain air angélique. Impression qui disparaît généralement aussitôt, lorsqu’il s'exprime pour la première fois sans passer par des fioritures. Sans doute la preuve qu’il ne faut pas se fier aux apparences, et qu’une gueule d’ange n’implique pas toujours d’en être un.

Sa très longue chevelure est blonde. Elle lui tombe jusqu'en bas du dos, ondule au gré de ses mouvements, mais est naturellement lisse. Des mèches plus courtes lui tombent sur et autour du visage, comme s’il se les dégageait négligemment au couteau. Par ailleurs, avant qu’il ne soit mis en vente, il s’agissait effectivement de sa manière de les couper. Au soleil, ses cheveux prennent une teinte dorée.

Sa peau est naturellement diaphane, au point que la moindre exposition au soleil la rougit douloureusement. Faute à cela, il se couvre toujours et sort rarement. Cela, et le fait que son métabolisme, son corps, et ses défenses sont naturellement très fragiles. On peut souvent le voir avec des hématomes, car il marque très facilement. En plus de briser comme de la porcelaine. Heureusement, à force de se blesser, il a développé une certaine résistance à la douleur, et souffre moins facilement que la moyenne.

Il a un nez droit plutôt long, de grands yeux vert pomme soulignés par de longs cils, un menton anguleux aux joues légèrement creusées, une bouche de taille moyenne et aux lèvres assez fines. Ses sourcils, quant à eux,  sont naturellement fins, mais n’en restaient pas moins désordonnés, et détonent par rapport à sa chevelure, qui est plus claire.

Il est plutôt grand, du haut de son mètre quatre-vingt trois. Et plutôt fin. Mais ses épaules sont naturellement larges, ce qui donne l'illusion qu'il est bien bâti. Impression qui disparaîtra sans doute rapidement avec l’âge vu le peu de sport qu’il fait. Il faut dire que c'est un tel fragile qu’il s’envolait à la moindre gifle. Il faut croire que Dame Nature a été gentille avec lui, en lui offrant gratuitement sa silhouette pas trop grasse, sans lui demander d’efforts en retour.

De longues ailes blanches s’étendent derrière son dos. On peut penser qu’elles lui donnent un air gracieux. C’est le cas, à première vue. Mais en réalité, il a une certaine propension à les cogner partout et à renverser tout ce qui se trouve sur son passage par leur faute. Il les déteste, et chaque fois qu'il casse des choses à cause d'elles, il les supporte un peu moins.

Au niveau vestimentaire, il a un peu de mal à trouver des vêtements adaptés, à cause de ses gigantesques ailes. C'est pour cela qu'on le voit toujours un peu porter les mêmes types d'habits. A l'animalerie, on lui a donné un costume blanc pour faire ressortir son air angélique. Il n'aime pas trop cela, mais il porte ce genre de choses faute de mieux. En plus du fait que cela lui donne des airs de fantasme, ce qui plaît à certains humains. Un peu fétichistes sans doute.


Histoire
Dans les tréfonds de la campagne, là où les riches d’Europe viennent s’installer pour éviter le boucan de la plèbe citadine, il y a une grande baraque, très grande, et très belle, à faire pleurer le compte en banque de n’importe quel représentant de la classe moyenne. Elle est tenue par monsieur Wellington, un petit homme trapu, mais toujours élégamment sapé, au visage durci, qui a l’habitude d’enrouler sa petite moustache grise autour de son doigt d’un air concerné. Il donne ainsi l’impression de s’intéresser réellement à ce que son entourage peut bien lui raconter.

Ce même homme se sent bien au-dessus des basses tâches d’entretien. Faute de serviteurs, qui sont à notre époque une dépense inutile, il a acheté pléthore d’hybrides. Tous les plus chers des boutiques de luxe. Ils sont tous différents, mais ralliés par plusieurs points communs. Ils sont physiquement agréables, d’une race animale dite noble, et très bien élevés. Tous spécialisés dans un domaine précis.

Cet homme ne peut accepter près de lui que la perfection. Même quand il s'agit d’accomplir ses basses œuvres. Ainsi, le ménage est assuré par une charmante libellule exotique dans sa robe de soubrette, la cuisine par un lion aux manières exagérées. Comme il a les moyens de se payer les plus grands luxes, il possède même une grande aigrette. Seulement pour jouer au piano.

Cette dernière est une jolie femme toute menue, aux très longs cheveux dorés et aux longues ailes blanches. Souvent vêtue d’une robe de la même couleur, elle prend des airs angéliques lorsqu’elle s’assoit devant ses touches et qu’elle laisse courir ses doigts dessus. Elle n’a pas plus les faveurs du maître de maison que les autres. Néanmoins, elle attire le regard de son fils, jeune homme convenable, mais marié, et imbu de lui-même.

Elle n'a pas envie de lui, alors il la force. Après tout, c'est une hybride. Elle n'a rien à redire face à ses caprices de gosse. Et il laisse une trace de lui dans son ventre. On le découvre avec horreur, malheureusement trop tard pour s’en débarrasser, légalement ou non. Elle se fait hurler dessus, humilier, mais ne parle jamais. Elle se sent trop coupable. Elle a trop honte. Et elle est trop effrayée par l'idée des représailles. Le bâtard naît alors sans qu’on ne sache jamais de qui il est.

Un test de paternité est réalisé, mais aucun des hybrides de la maison n’y correspond. On suppose que la traînée qu’elle était a été engrossée par un sauvage de passage. On se demande quoi en faire. Le maître de maison décide finalement de le conserver. C'est seulement pour s'épargner de racheter une aigrette. Après tout, elle ne va pas tarder à prendre des rides. Elle reçoit donc l'ordre d'enseigner la musique à son fils.

Le gamin semble avoir tout hérité de sa mère. Ses cheveux blonds, ses ailes, sa peau diaphane qui supporte plus mal le soleil qu’un pot de glace. La seule chose qui peut le ramener à son père sont ses yeux de couleur verte. On ne fait jamais le rapprochement. On ne lui donne pas de prénom. « Le gosse » est utilisé comme appellation commune. On peut penser que connaître ses parents est une chance, lorsqu’on est une bestiole comme lui. C'est le cas de peu de ses congénères.

Mais sa mère n'a pas l'impression que c'est son enfant. C'est une cicatrice. C'est un stigmate qui a marqué son ventre. Qui l'a fait souffrir pendant neuf mois. Qui l'empêche de dormir. Qui hurle comme un démon, qui s'accroche à son sein et pour aspirer son énergie. Elle n'a pas la force de lui faire du mal. Mais elle n'a pas la force de s'en occuper non plus. Sans compter qu'elle n'a jamais eu de modèle parental. Cela ne l'aide pas.

Il grandit, il apprend à comprendre, mais n'apprend pas à communiquer. La raison, c'est qu'il n'a rien à dire. Il comprend ce qui l'entoure, il entend les sons, mais ne sait pas les reproduire. Pour cause. Personne ne tente de le faire parler. On le laisse dans un coin. On lui donne de quoi s'occuper. Mais discuter avec lui ? Lui apprendre à dire « maman » ? Lui apprendre à formuler des mots ? A répéter des syllabes ? Sa mère n'en a pas la force. Elle se contente d’imiter ses éducateurs, et de le maintenir en vie pendant trois années.

Parfois, il a l'impression de ne pas être là. Il veut un moyen de savoir si il l'est. Il cherche les autres, surtout sa mère. Il tente de leur parler. D'attirer leur attention. Mais il articule difficilement, forme des syllabes hasardeuses, et on doit souvent lui répéter les choses. Sa mère fait parfois comme si de rien n'était. Souvent. Elle n'a sans doute pas envie qu'il soit là, ou alors elle ne sait pas comment s'y prendre. Le petit hybride doute quelquefois de son droit d'exister. Même à son âge, il sent qu'il y a quelque chose qui n'a pas été dit.

Toute la demeure pense qu'il est simplement attardé, pour ne pas réussir à former le moindre mot à son âge. Pourtant, il comprend presque tout. Ce qui l'entoure, ce que les autres disent. Même si ses oreilles défectueuses entendent de moins en moins. Mais on le laisse et on ne lui prête pas attention, car s'il comprend, il n'arrive pas à se faire comprendre. Au bout d'un moment, il finit par se persuader qu'il a un souci, pour que les autres refusent de le regarder, pour qu'ils ne comprennent rien à ce qu'il dit. Lequel, il ne sait pas.

De temps en temps, des repas de famille ont lieue avec toute la famille Wellington. C'est là qu'il voit de temps en temps un petit garçon, d'un peu moins de son âge. Le fils du fils de son maître. Il ne le dérange pas, au début, parce qu'il est trop petit pour comprendre. Mais plus tard, il remarque que malgré leur âge similaire, le jeune maître est écouté. Compris. Qu'il s'assoit à table avec tout le monde. Qu'on lui offre des cadeaux à noël et du chocolat à pâques.

Un jour de thanksgiving, lors d'un repas de famille, il voit sa mère s'occuper du jeune maître. Jouer avec lui. Sur ordre du maître de maison. Elle n'agit pas par affection, ni par intérêt, juste parce que son père a envie d'être seul avec les adultes et qu'il lui faut une babysitter pour son fils. Mais cela, le petit hybride ne le sait pas. Il est d'abord incrédule. Il tente de comprendre. C'est sa mère. Pourquoi s'occupe-t-elle de l'autre et pas de lui ? Sa stupéfaction se change rapidement en colère.

Il fait comme beaucoup d'enfants jaloux de leur petit frère. Le jour où il renverse un verre de soda sur le jeune maître, qu'il lui fait un croche-pied, ou qu'il troue ses vêtements par “accident”, il se sent soudain plus vivant. Personne ne comprend qu'il s'agit de mesquinerie, même pas l'enfant humain. Après tout, le petit hybride n'a pas l'air de comprendre une seule parcelle de ce qui l'entoure. Mais il se fait punir tout de même. Cela lui va mieux. Il préfère être puni qu'ignoré. Il a soudain l'impression d'exister.

Le second atout qu'il utilise pour obtenir de l'attention, c'est sa santé. C'est qu'il est très pâle. Que sa peau marque facilement. Qu'une pichenette suffit à lui donner des bleus et contusions. Qu'il se tord et se casse facilement les os et articulations. Que ses muscles sont fragiles. Qu'il suffit d'une gifle pour le faire saigner. On pratique sur lui la médecine du symptôme. C'est à dire que chaque fois qu'il se blesse, on soigne la blessure en question. Mais on ne cherche jamais les causes profondes.

Le jour de ses six ans, le maître de maison se dit qu'il doit y avoir un réel problème. Pour que le petit hybride aigrette ne sache toujours pas former des phrases correctes, il doit probablement être autiste en plus de son corps incroyablement fragile, ou souffrir d'une autre pathologie de ce genre. Mais il ne veut pas d'un hybride malade. Il veut des hybrides luxueux, des hybrides instruits, des hybrides qu'il puisse exhiber avec fierté lors de dîners mondains. Pas d'un brouillon raté.

Il veut lui donner une denière chance. Alors il le fait diagnostiquer par un pédiatre. C'est là qu'on comprend enfin. Surdité congénitale progressive. Qui prend de plus en plus d'ampleur au fil du temps. Qui sera bientôt totale. Tout le monde s'en étonne. Pourtant, il montre des facilités au piano. Quand il joue, il semble comme en transe. Il oublie tout ce qui l'entoure. La vérité, c'est qu'il entend mal ce qui l'entoure, difficile donc de s'en rappeler.

On lui offre tout à coup plus d’attention. On comprend enfin ce qui ne va pas chez lui. Il a droit à un professeur particulier. Il apprend à communiquer en écrivant. A lire sur les lèvres. A parler le langage des signes. Il s’exprime d’ailleurs sans doute mieux que la plupart des enfants de son âge. Après tout, on ne lui parle qu'en langage châtié. On lui donne même des cours de politesse et de bonne conduite, pour qu'il puisse devenir un bon serviteur. Et il fait des progrès très rapides, malgré son manque de simulation durant l'enfance, à l'exception de quelques jeux d'éveil.

Il préfère passer son temps à lire de tout dans la bibliothèque. Toute les formes de culture l'intéressent, c'est que dans le fond, il aime s'évader. Quand il ne lit pas, il joue du piano. C'est son plus grand bonheur, mais aussi sans doute ce qu'il lui fait le plus mal. Jour après jour, les notes lui paraissent plus lointaines. Plus floues. Il sait qu'un jour, il n'entendra plus son instrument. Il n'entendra plus jamais de musique. Il a du mal à s'y faire.

On aurait pu penser qu'il serait calme et que tout se passerait bien. Mais s'il reçoit de l'attention de son professeur, il n'en a toujours pas du reste de la maison. Et plus important, pas de sa mère. Cela le rend fou. Alors il utilise les mêmes techniques qu'avec le jeune maître. La mesquinerie. Les mauvaises blagues. Et désormais, des piques et de la méchanceté. Cela fonctionne. On le déteste, mais au moins, on ne l'ignore plus.

Le maître de maison en a de plus en plus assez, mais la mère du petit hybride, elle, se sent de plus en plus coupable. Certes, elle a souffert à cause de lui. Elle a parfois frappé son ventre en pleurant. Mais est-ce de la faute de son enfant ? Il n'a rien demandé. Peut-être qu'elle aurait dû apprendre à l'accepter. Peu importe que ses yeux soient les mêmes que ceux du fils Wellington. Elle veut rattraper le temps qu'elle a perdu.

Très ironiquement, c'est exactement quand elle s'apprête à proposer à son fils de le pousser sur la balançoire, que le vieux Wellington annonce que le petit hybride sera revendu. Illégalement. Il lui a fait perdre beaucoup de temps et beaucoup d'argent. Alors qu'il l'a gardé seulement pour en économiser. Et en plus de cela, il se permet de devenir insupportable. Or il n'accepte que la perfection. Il ne veut pas d'un hybride ingrat et mal élevé.

Sa mère devient folle. Elle ne peut supporter l’idée d’être séparée de lui maintenant. Pas alors qu'elle veut enfin lui faire comprendre que rien n'est de sa faute. Le jour qui suit l'annonce de cette décision, elle l’emmène avec elle en direction de la forêt. Elle espére de toutes ses forces tomber sur un groupe d’hybrides sauvages pour l'aider.

Elle est très vite rattrapée, tandis qu’elle court avec lui, alors que lui, à qui on n’a rien expliqué, ne comprend rien. Lorsqu’il voit sa mère se faire saisir violemment, quand il la voit se débattre, ouvrir la bouche pour hurler, et que ses agresseurs se précipitent vers lui, il est saisi d’horreur. Tellement que son seul réflexe est de courir de toutes ses forces. Il slalome entre les arbres, s’écorche aux fougères, jusqu’à tomber et se tordre violemment le poignet.

Il respire longuement, tente de reprendre sa respiration, en même temps qu’il pleure de douleur. Il n'entend pas les grands cris qu’il pousse. Mais il constate que l’adrénaline l’a emmené loin de ses poursuivants, et reprend peu à peu son souffle, sans se relever. Il ne sait pas combien de temps il passe ainsi, sur le sol. Il est lâché dans un monde dont il ne connaît rien, ne comprend même pas pourquoi il est là.

Il est persuadé qu’il va mourir. Déshydraté comme les feuilles mortes qui craquent sous lui alors que la douleur l’empêche de bouger. Il se relève, difficilement, grimace au moindre mouvement de son poignet. Il tente d’avancer à l’aveuglette dans un monde inconnu. Il ne sait pas même où il se rend comme ça. Il se demande s’il aboutira quelque part ou s’il dépense ses forces pour rien.

Et puis, comme sortie de nulle part, une petite fille apparaît. Elle doit avoir son âge, peut-être un peu plus jeune. Elle est frêle comme une brindille. Ses cheveux noirs au carré partent de manière aléatoire partout autour de son visage. Ses yeux jaunes sont fendus verticalement. Des oreilles qui ressemblent à celles d’une panthère se dressent sur son crâne. Sa queue se balance et balaye le sol. Elle semble contrariée par la vision qui se présente à elle.

Elle se penche vers lui. Elle le jauge. Le petit garçon comprend que c'est une hybride sauvage. Il n'en a jamais rencontré. Seulement entendu parler. Selon les humains, ce sont des barbares. Selon les hybrides, leur vie est palpitante et romanesque. Il ne sait pas trop quoi retenir des deux versions. Mais il angoisse. Il se demande ce qu'elle va faire. Sans doute va-t-elle le laisser là. Quoi d'autre ?

Faute de cela, elle lui fait une attelle avec des branches. “Pauvre oiseau, qu'est-ce que tu as fait pour être dans cet état ? Ce sont les humains, non ? Ne t'en fais pas”, le rassure-t-elle. “Je vais t'emmener au camp. Les autres vont s'occuper de toi.” Il n'entend pas. Il ne lui répond pas. Elle ne comprend pas pourquoi. Elle répète face à lui. Il acquiesce. Elle comprend en quelques secondes ce que les autres ont compris en sept ans. Il est sourd.

Elle s’appelle Romy. Le caractère de cette fillette semble avoir durci comme de l’argile au soleil. Dure et pragmatique. On la prendrait pour une femme de quarante ans si on lui parlait sans la voir. Lorsque les autres enfants courent, rient et jouent, elle vérifie les réserves de nourriture et solidifie les habitations. Son père peut être n’importe lequel des membres de sa meute. Sa mère offre son corps en échange de nourriture et d'eau.

Elle n'a jamais vraiment eu l'attention de sa mère. Le moyen qu'elle a trouvé pour se rendre utile et que les autres la regardent, c'est de devenir une machine à tout faire. On l'apprécie pour son efficacité. Mais elle a du mal à se faire des amis. Les interactions sociales sont difficiles pour elle. Ironiquement, la seule personne qui parvient à la cerner est une humaine. Une petite fermière blonde qui s'appelle Mary, et qu'elle voit en cachette.

Face à ce drôle de gamin perdu, qui ne comprend rien et qui ne sait prononcer que trois mots, elle se retrouve un peu. Elle se sent poussée par un instinct protecteur. Elle ne veut pas le laisser tout seul. Et peut-être aussi qu'elle a envie d'avoir un nouvel ami. Qu'elle voit cela comme un signe du destin. Quoi qu'il en soit, elle se sent comme investie d'une mission, et emmène le petit dans son camp pour le présenter aux autres.

Le petit hybride aigrette se sent comme touché par un miracle. Il entend souvent parler des hybrides sauvages. Certains serviteurs, dans la demeure, disent qu'ils sont une grande famille. Il a envie de les connaître. Peut-être qu'il pourra enfin appeler des gens ses proches. Ses amis. Ses frères. La vie des hybrides libres lui semble si romanesque, si fantasmagorique. Vivre dans un camp, se soutenir ensemble et contre les humains.

Cela dit, il déchante rapidement. Un débat fait rage. Une partie du camp veut l’abandonner sur un coin de route. Ils ont peur qu’une battue soit organisée. Après tout, ses propriétaires le recherchent sans doute activement. La seconde veut le garder par sens du devoir. S’enfuir pour éviter de tomber sur la police. C'est la peur et le réalisme prennent le dessus. On décide de le placer bien en vue, afin que les chasseurs le retrouvent facilement.

Mais Romy voit les choses d’un autre œil. Ce soir-là, elle s’enfuit avec lui. Cette petite chose qui lui semble encore plus fragile qu’elle. Elle est dégoûtée par tous ces lâches . Surtout sa mère. Alors elle dit au petit blond de la suivre. Elle le tient par la main. Elle l'emmène dans les bois. Elle sait exactement où aller, chez son amie humaine. Parfois, elle trouve les humains préférables à ces faux révolutionnaires hypocrites.

Elle ne sait pas qu'elle a causé la fin de son clan. Les craintes étaient fondées. Une battue est organisée par des chasseurs. Ils sont tous capturés, sauf les deux enfants. Leur inconscience juvénile les empêche d’y penser. Ils se contentent de fuir. L’une pense accomplir une bonne action. Elle se croit justicière. L’autre veut juste avancer. Il se sent amer et dégoûté. Il a lu quelques bribes de conversation sur les lèvres. Juste assez pour comprendre.

Mary est une petite blonde toute fine de leur âge. Ses parents sont fermiers. Ils aident et adorent les hybrides. Toujours souriante et de bonne humeur, l’antithèse de la panthère. Cette dernière vient souvent trouver refuge auprès d’elle lorsque sa mère se montre trop dure. C’est ainsi que deux gamins de dix et neuf ans sont plus ou moins adoptés par la famille, malgré l'illégalité de cette démarche. Ils vivent dans la grange aux dépens de la blondinette et de ses parents, qui leur apportent de quoi vivre et se soigner.

Lorsque les parents de Mary demandent son nom au petit garçon, ils apprennent qu'il n'en a pas. Cela les surprend un peu, mais ils finissent par acquiescer. “C'est normal que tu n'aies pas eu de nom, c'est ta famille qui est censée te le donner. Or tu n'en as pas eu. Il faut que nous t'en trouvions un.” Il leur faut un temps de réflexion. Comme il ressemble un peu à un ange, la mère se dit qu'elle va lui donner un nom en el. “Adriel”, finit-elle par dire au hasard.

Adriel, comme il s'appelle désormais, il ne se refait pas. Il est toujours aussi acerbe. Aussi méchant, parfois. C'est qu'il ne se rend pas forcément compte de ce qu'il a, et qu'il est toujours amer en pensant à ce qu'il n'a pas eu. C'est aussi que son besoin de se faire remarquer s'est mué en besoin de se sentir supérieur. Romy et lui se sont bien trouvés. Ils passent leur temps à se moquer du monde. Leur activité favorite, c'est de regarder les dernières nouvelles dans le journal et de faire du cynisme. L'hybride panthère partage sa haine de tous, des hommes et des hybrides. C'est qu'elle a de la rancoeur à revendre. Elle ne s'est jamais plainte de sa vie, alors trouver un compagnon pour le faire lui plaît beaucoup.

C'est parce que Mary et ses parents sont d'une gentillesse et d'une patience exceptionnelle qu'ils parviennent à supporter ces deux énergumènes. La blondinette tente de leur redonner goût à la vie. Confiance en les autres. Elle argumente souvent avec eux. Pour leur dire que la vie est belle. Que les gens sont bons. Que tout n'est pas noir et que tout le monde ne les hait pas. Mais il n'y a pas grand-chose à faire, parce qu'Adriel et Romy se confortent mutellement dans leurs opinions. A croire qu'ils prennent goût au cynisme et à la moquerie, ou qu'ils tentent de se venger de quelque chose. Sans doute les deux.

Mary est aussi celle qui permet à Adriel de continuer son apprentissage. Elle lui prête ses cours et lui donne un accès à sa bibliothèque, dans laquelle il passe le plus clair de son temps. C'est qu'il adore lire. Il adore la culture humaine et la littérature en tout genre. Un jour, la blonde demande même à ce que ses parents achètent un piano à Adriel pour son propre anniversaire. Lorsqu'il laisse courir ses doigts sur les touches, pour la première fois depuis un moment, il a envie de pleurer. Il n'entend rien du tout. Mais il retrouve quelques sensations. La détente et les vibrations sonores. Alors il continue de pratiquer.

Il a beau être taquin avec Mary, voire un peu difficile de temps en temps, Adriel l'aime et l'admire énormément. Il finit même par la considérer comme sa grande soeur. C'est peut-être pour cela pour cela qu'il aime autant les femmes, et la féminité en général, même s'il plaisante parfois à ce sujet. C'est que les deux personnes les plus importantes de sa vie sont de jolies filles. Il les trouve admirablement belles, toutes les deux. Il aime les voir prendre soin d'elles, coiffer leurs cheveux. Il adore aussi tresser les longs et épais cheveux de la blonde.

Avec de tels modèles, il ne ressent pas le besoin de tout faire pour être excessivement viril. Sa grande taille, ses épaules et son visage trahissent son sexe masculin, et il ne se travestit pas. Cela dit, il ne coupe jamais ses très longs cheveux, qui atteignent progressivement le bas de son dos, et ne complexe pas de sa fragilité. Parce qu'Adriel est excessivement fragile, à un point qui inquiète Romy. C'est elle qui joue les figures protectrices dans leur duo, et elle se demande s'il n'est pas malade.

C'est qu'il est toujours très pâle. Que sa peau marque toujours facilement. Qu'une pichenette suffit toujours à lui donner des bleus et contusions. Qu'il se tord et se casse toujours facilement les os et articulations. Que ses muscles sont toujours fragiles. Qu'il suffit toujours d'un coup de poing pour le faire saigner. Cela ne peut pas venir de son hybridation. Elle pense qu'il y a forcément quelque chose derrière. Mais quoi ? Elle n'est pas médecin, et Mary ne peut pas en appeler. Après tout, elle héberge ses deux amis illégalement.

En attendant de le savoir, Romy le surprotège. Elle ne veut pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Avec la petite humaine blonde, c'est son unique ami. Mais il y a quelque chose de plus. Ce qui est surtout différent, c'est que là où Mary se contente de l'accepter, Adriel la comprend. C'est son protégé, la petite chose qu'elle a sauvé, son partenaire de misanthropie. Ils partagent un lien qu'elle chérit grandement, et elle ne veut pas l'échanger pour quoi que ce soit. Et encore moins le perdre.

Pourtant, ils sont très différents dans leur tempérament. Adriel passe son temps à lire et à étudier, car s'il y a une chose qu'il apprécie chez les humains, c'est bien leur culture, qu'il trouve magnifique.  Quelque part, il les admire et les envie un peu. Il n'y a rien d'aussi beau qui vienne des hybrides. Les hybrides ne produisent rien. Comme si leurs attributs les condamnait à l'état animal primaire. Ils ne créent pas, ils ne réfléchissent pas, ils survivent.

Romy en est justement le parfait exemple. Elle s'intéresse beaucoup moins à cela. Elle travaille avant tout son corps. Elle s'entraîne, grimpe aux arbres, aime aller jouer dans la forêt et construire des cabanes. Les livres, ce n'est pas ce qui l'intéresse en priorité, ce qui est peut-être dû à son jeune âge. Inconsciemment, Adriel attribue cela à son hybridation, mais il n'a pas forcément envie de penser ainsi. Après tout, n'est-il pas la preuve que tous ne sont pas semblables ? Du mieux qu'il peut, il tente de se rappeler que les hybrides sont avant tout des individus avant d'être un groupe. Mais cela devient difficile.

Un jour, elle rentre à son camp, pour voir ce que fait sa "famille". Elle emmène Adriel. Ils trouvent l'endroit vide. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, Romy ne se sent ni triste ni coupable. Elle n'aimait pas sa mère. Elle n'avait pas d'amis. Ils se disent qu'ils ont dû fuir pour échapper à la police. Cela devient rapidement un terrain de jeu pour eux et Mary. Ils y construisent quelques habitations, dans lesquelles Adriel vient lire de temps en temps.

Le problème, c'est qu'il n'est pas doué. Un soir, il tombe de l'échelle d'une cabane. Ses grandes ailes le font basculer. Romy croit défaillir. Elle a le souffle coupé. Les résultats sont à la hauteur de ses attentes. Il se casse une aile, le poignet, et se tord la cheville. Au moins, il n'est pas mort, car elle a cru qu'il le serait. Mais quand elle le voit se tordre par terre en gémissant, elle se sent affreusement coupable. Comme chaque fois qu'il se blesse.

Il est impossible d'appeler un médecin. Il les dénoncera. Mais Romy a de nombreuses notions en secourisme et en atelles. Après tout, la vie sauvage la connaît. Elle le ramène dans son lit sans rien aggraver, et immobilise ses membres blessés. Il souffre atrocement mais prend son mal en patience. Sa petite panthère sait ce qu'elle fait.

Il finit par fermer les yeux. Il commence même à s'endormir. Il a l'impression que rien ne pourrait le déranger. Mais cela, c'est avant que quelque chose de mouillé, de froid et de gluant atterrisse sur ses lèvres. Étrangement, c'est la meilleur chose qu'il ait jamais goûté. Les deux dorment ensemble ce soir là. Ils ne font rien, il a trop mal. Mais ils dorment ensemble. L'un contre l'autre, comme des enfants.

Le problème, c'est que ses blessures ne s'arrangent pas au fil des jours. Au contraire, elles ont l'air de s'aggraver. De très larges bleus se forment sur ses membres. Mary est de plus en plus inquiète. Il n'a que quinze ans. S'ils l'amènent à l'hôpital, alors il finira à l'animalerie. Mais s'ils ne l'y emmènent pas, cela risque de s'aggraver encore, il risque peut-être même de perdre ses membres. Ou de mourir.

Romy se sent dépérir émotionnellement. Elle passe plusieurs heures en boule dans la grange. Elle ne sait pas quoi faire. Elle est complètement dépendante à lui. Elle ne veut pas le perdre. Mais elle ne veut pas qu'il meure ou souffre. Et entre les deux, elle a vite fait son choix.  Ils finissent par appeler les urgences. Mary et ses parents sont conscients de leur acte. Il signifie qu'ils devront racheter Adriel dans une année.

L'hybride aigrette passe quelques temps mois un lit d'hôpital. Il se déteste. Il maudit son corps. Mais surtout ses ailes. Pourquoi fallait-ils qu'elles soient si insupportables ? Mary vient le voir régulièrement. Elle lui amène des fleurs et des chocolats toutes les semaines. Romy vient aussi de temps en temps. Elle cache ses oreilles sous un grand ruban noir. Mais c'est de plus en plus difficile pour elle. Elle sait que comme elle n'a pu le soigner elle-même, c'est la fin.

Et elle a raison. Dès qu'il peut à nouveau tenir sur ses jambes, on fixe une date pour l'emmener à l'animalerie on ne sait où, et le vendre. Romy devient folle. Elle n'agit plus par raison. Quand elle l'apprend, elle attend la date en question et va devant l'hôpital. Elle le voit sortir. Elle se jette sur les humains. Elle se bat comme une furie. Elle tente de l'arracher de leurs mains.

Les résultats sont comme on s'y attend. Elle se fait maîtriser. Ils la tiennent par les poignets et lui tordent les bras. Elle crie. Elle mord. Elle se débat. Adriel est mortifié. Sa petite panthère est folle. Il aurait suffit qu'elle attende que Mary l'achète. Elle l'aurait acheté, pas vrai ? Maintenant, ils sont emmenés dans des lieux séparés. Il a beau être sourd, son espèce est rare et en voie de disparition. On le considère rapidement comme un hybride de luxe. Pas elle.

Et malheureusement, la famille de Mary n'est pas riche. Et qu'elle est traînée en justice pour avoir caché des hybrides sauvages. Elle a de quoi acheter Romy. Mais Adriel est une autre histoire. Son prix est plus élevé que la moyenne. Et les prendre tous les deux est impensable. Elle vient lui rendre visite pour lui expliquer. Mais elle lui promet qu'elle le retrouvera un jour. Juste le temps d'économiser assez. Il la croit. Il espère qu'il peut la croire. Mais il n'a plus qu'à attendre.

Pour la première fois, il connaît la vie en cage. Ces corps humanoïdes qui se jettent contre des barreaux. Qui tentent d’attraper les vêtements des passants. Qui poussent de longues plaintes. Qui cèdent à la peur ou à la colère. Cette folie latente qui monte, tandis que sa liberté de mouvement se limite à quatre murs étroits. Cet ennui qui tourne à la frustration. Cet espoir qui monte lorsqu’un humain s’arrête, pour lui retomber dessus de plein fouet lorsqu’il passe son chemin.

Il observe les hybrides qui se rebellent. Ils crachent sur les humains. Ils secouent les barreaux de leur cage. Ils mordent. Adriel les voit se faire punir.  Ils se comportent comme des bêtes. Ils sont immédiatement matés. Humiliés. Parfois, certains sont renvoyés au dressage. Adriel les trouve ridicule. Il sait bien que ce n'est pas ainsi qu'ils obtiendront ce qu'ils veulent. La fierté ? L'honneur ? Que feront-ils d'une fierté et d'un honneur face aux chocs électriques ?

Lui n'est pas stupide. Alors il plie. Il récite par coeur ses cours de propagande. Il fait la courbette face aux humains. Il se fait passer pour un hybride fragile et docile, bien élevé, poli, doux et innocent. Il fait aussi croire à une fragilité qui lui amène très vite un traitement de faveur. Il veut changer pour une cage plus grande ? On lui accorde. Il y a des courants d'air près de la fenêtre ? Il change de place. Les hybrides le détestent. Il s'en moque.

A vrai dire, il se moque totalement de ce que ces bêtes peuvent bien penser de lui. Ils sont monstrueux et ils se comportent comme des animaux. Est-ce à eux qu'Adriel doit s'identifier ? De ce qu'il a vu, à part Romy, ils ne sont que des bestioles sans âme qui ne pensent qu'à survivre, et qui s'accrochent au peu de fierté qu'il leur reste au lieu de se tourner vers leur intellect. Ce n'est pas pour rien que les humains ont pris l'ascendant sur eux, s'ils sont tous ainsi. Puis, il se rappelle encore qu'il est hybride lui-même, et qu'il ne doit pas les voir comme un groupe homogène.

Grâce à son comportement, Adriel ne reste pas longtemps en vente. Il arrive bientôt dans une nouvelle famille. Un couple charmant, qui l’a acheté pour entendre sa musique. Ils l'offrent à une fille de son âge, Joan, petite brunette un peu maladroite, pour son anniversaire. Mais Adriel n'arrive pas à penser à autre chose qu'à sa grande soeur. A ses parents de substitution. Et où est Romy maintenant ? Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'il la reverra ? Il se sent vide.

Le souci, c'est qu'avec tout cela, il a développé une manière singulière d'interagir avec les autres et d'attirer leur attention. C'est par le biais de taquineries et d'enquiquinage qu'il s'approche donc de Joan. Elle s'en offusque.  C'est qu'elle n'aime pas qu'on se moque d'elle, et qu'elle aime encore moins les gens arrogants. Pas qu'on puisse le lui reprocher, mais Adriel n'en a rien à faire. De toute manière, son opinion de lui ne lui importe guère. Il se sent bien supérieur à elle. Il ne veut juste pas s'ennuyer, et s'il déteste quelque chose, c'est qu'on l'ignore.

Joan n'arrive pas à combler son vide. Il la trouve insipide. Elle n'a pas de conversation. Et comme Adriel n'a aucune patience pour ceux qu'il considère comme des imbéciles, il finit rapidement par lui lancer des piques et par se moquer d'elle à la moindre occasion. D'abord, elle s'en offusque toujours. Puis finalement, contre toute attente, surtout de l'aigrette, elle finit par apprécier ça. “Tu as de l'humour”, elle dit. “Même si tu es lourd et parfois blessant”. Adriel ne la comprend absolument pas.

Il a l'impression qu'elle ne le comprend pas non plus. Qu'elle se crée une image déformée de lui. Quand il la taquine, elle pense qu'il la méprise, et quand il la méprise, elle pense qu'il la taquine. Mais ce n'est pas forcément une surprise. Certaines personnes sont compatibles, d'autres pas. Il pense que les personnes compatibles avec lui sont rares. C'est sans doute pour cela qu'il a passé sa vie à se faire traîner d'un côté à un autre.

C'est là qu'il se rend compte de la chance qu'il a perdu. Il a passé son temps à haïr le monde avec Romy, parce qu'il a pensé que le monde ne veut pas de lui. Pourtant, il a trouvé une famille. Mary, ses parents, Romy, ont été sa famille.  Et il se rend bien compte que ni Joan, ni ses parents ne combleront jamais ce vide. Il n'est que leur hybride. Et pourquoi a-t-il perdu ses proches ? Est-ce un coup du destin parce qu'il n'a pas su reconnaître ce qu'il a trouvé ? Non. Ce n'est pas cela. Il y a une raison pour laquelle on lui refuse une famille et une vie normale. Ce sont ses ailes. Toujours ses ailes. Ces ailes écoeurantes, ces bouts d'animaux collés dans son dos.

Il écrit parfois des lettres à Mary. Il les poste. Elle ne répond jamais. Il commence à prendre peur. Après tout, ses parents ont été traînés en justice par sa faute. Sans doute qu'ils payeront une grave amende ou feront une petite peine de prison. Tout cela à cause de l'hybride, parce que ses insupportables ailes l'ont fait basculer dans le vide. Si ça se trouve, ils ont déjà dû vendre leur petite ferme. Adriel se sent terriblement coupable. Sa simple existence cause des problèmes à ceux qu'il aime.

Il n'a pas envie de tenter d'aimer Joan. Rien ne remplacera sa famille. Pourtant, elle tente de se rapprocher de lui. Elle apprend le langage des signes. Elle passe de plus en plus de temps avec. Au grand dam de ses parents, qui le trouvent de plus en plus insupportable. Son mépris constant devient problématique. Mais il ne refuse pas de parler à la jeune fille. Il finit par emprunter régulièrement ses cours pour continuer de s'instruire. Il leur arrive de travailler ensemble, et il arrive même à l'hybride aigrette de lui expliquer quelques notions qu'elle n'a pas compris.

Il gagne ainsi quelques notions en économie. Basiques, cela dit. Les deux se rapprochent forcément, et un soir, Joan l'embrasse. Adriel ne ressent rien, contrairement à la fois où Romy l'a fait. Il a l'impression qu'un bout de viande froide s'est posé sur ses lèvres. Pourtant, il ne recule pas. Il répond même. Parce que, passé la surprise, il se rend compte de la chance incroyable qu'il a. Une humaine l'aime. Une humaine l'a remarqué. Plus qu'une amourette, il voit cela comme une opportunité.

Il n'y a qu'une seule façon pour qu'il puisse retrouver une famille. C'est de construire la sienne. Et il n'y a qu'une façon pour qu'on le laisse le faire. C'est de le faire avec une humaine. Certes, si cela se sait, on les enfermera et on leur enlèvera leur enfant. Mais personne n'est obligé de le savoir. Ce sera un secret. Et peut-être qu'il apprendra à aimer Joan, avec le temps. Ainsi, il pourra vivre la vie d'un être humain normal. Il pourra être normal.

Les deux s'imaginent des plans d'avenir et se câlinent sous l'oeil désapprobateur des parents de la brune. Elle se voit bien, elle aussi, mariée et avec des enfants, mais tout lui tombe dessus au moment où elle se rappelle qu'il est un hybride, et que la loi l'interdit. Mais cela ne la gêne pas forcément. Elle peut passer outre. Contrairement à Adriel, c'est son petit ami qui l'intéresse, pas l'idée fantasmée d'une famille aimante. Elle est même ennuyée, car son amoureux en parle tout le temps.

Cela dit, tout bascule le jour où l'hybride aigrette croise sa mère dans la rue par hasard. Il s'arrête, il la salue poliment. Elle croit rêver. Elle le prend dans ses bras. Il la repousse gentiment. Pourquoi est-elle si familière ? Ils ne se sont pas revus depuis bien dix ans, ils sont comme des inconnus l'un pour l'autre. Elle n'a jamais été tactile. Pourquoi l'être maintenant ? Elle a les larmes aux yeux. Il ne comprend pas. Cela le dégoûte même un peu et il se sent coupable.

Elle l'invite à s'asseoir sur un banc. Ils discutent de choses banales. Le temps qu'il fait, d'abord. Puis ce qu'il s'est passé pour l'un et l'autre, depuis qu'ils ne se sont vus.  Les amis, les amours, la famille, les loisirs, bien que pour des hybrides, il n'y ait pas grand-chose à dire à ces sujets. Puis la conversation dérape. Elle évoque ses origines. Pourquoi elle ne s'est pas beaucoup occupée de lui. Elle lui assure que rien n'est de sa faute. Adriel demande à qui la faute revient, alors.

"Tu es adulte, je pense que je peux te l'avouer. Mais promets-moi de ne le dire à personne. Cela nous retomberait dessus. Ton père est le fils héritier des Wellington. J'ai eu une relation illégitime avec lui. Je ne voulais pas. Mais il m'a... enfin, Anthony est ton demi-frère. Tu le voyais de temps en temps pendant les fêtes, tu te souviens ? C'est pour cela que je n'ai jamais parlé. J'avais trop honte,  et j'avais tellement peur. S'il avait voulu m'éliminer, il l'aurait pu sans problème... alors je ne devais pas me mettre en danger..."

Adriel ne pense plus. Sa tête reste complètement vide pendant quelques instants. Il lui faut un moment pour que toutes les informations fassent leur chemin. Il comprend tout à présent. Il n'y a pas que ses ailes. Elles sont une partie du problème. Mais pas seulement. C'est normal qu'on l'ignore. Il n'a tout juste pas le droit d'être en vie. Si tout allait bien dans le monde, et si personne n'était hybride, il ne serait pas né. Il n'existerait pas. Ses auraient continué leur existence tranquillement et sans lui. Il est une erreur. Un stigmate.

Même sa mère a un peu peur quand elle le voit serrer les dents au point qu'elles grincent, tout en fixant le vide. Adriel s'en moque. S'il n'avait pas ces ailes, rien de tout cela ne serait arrivé. Il y aurait eu un procès. Sans doute des allocations familiales. Ou un avortement. Mais il a des ailes. Et son père l'a vu à toutes les fêtes. Mais il n'a pas daigné reconnaître son existence. Pour qu’il ait pu jouer la comédie toutes ses années de cette manière, il ne doit même pas se souvenir que l'hybride est son fils.

Mais non. Non, ce n'est pas cela. Il n'a fait que naître. Sa naissance est une injustice, mais il n'y est pour rien. Il est injuste qu'il soit le seul à porter les conséquences sur ses épaules. C'est l'erreur de son père. Il n'a pas à payer pour elle. Il n'est pas normal qu'il soit esclave, qu'on lui refuse une famille et le droit d'exister à cause d'elle. Son dégoût et sa culpabilité se changent en colère. En colère destructice. La famille de cet homme, qu'il lui a refusé, elle aurait dû être la sienne. Il ne peut pas continuer sa petite vie en l'ignorant. Cette pensée lui est insurmontable.

Le blond se jure de récupérer son héritage, qui, selon lui, lui revient de droit. Peu importe les méthodes qu’il utilisera. Si la loi ne peut faire justice, alors il la fera lui-même. Il ne sait pas encore comment il l’obtiendra. Mais il le fera. Et s’il n’y parvient pas, alors il détruira la charmante petite famille de cet homme, qui aurait dû être la sienne. Il trouvera un moyen d’apprendre à madame Wellington les infidélités de son mari. Il récupérera la place de son petit frère. Ou alors, il s’y prendra autrement, mais il fera un enfer de la fin de vie de cet homme. Il se le jure. Il lui apprendre ce qu'il en coûte de l'ignorer. D'ignorer son crime et son erreur plutôt que de les assumer.

Sa mère et lui se quittent sur une étreinte larmoyante et amère. Lui ne pleure pas, mais il est dégoûté. Quand il retrouve Joan, il est encore plus désagréable que d'habitude, et ce comportement persiste dans les jours qui suivent. Elle finit par lui demander ce qu'il ne va pas, pour qu'il soit aussi agressif. C'est sans doute la seule personne en qui il a un peu confiance, alors il lui déballe tout. Il a besoin de le faire.

Forcément, elle est désolée pour lui. Surtout au début. Elle tente de le consoler du mieux qu'elle peut. Mais quand elle l'entend parler de vengeance, de destruction de famille et de vie, elle lui dit aussi que faire sa justice soi-même n'est pas la meilleure solution. Qu'il va se mettre en danger. Qu'il aura du mal à prouver quoi que ce soit. C'est la parole d'un hybride contre celle d'un humain millionnaire, sans compter que rien ne l'obligera à faire le test de paternité.

Mais elle se réveille peu à peu.  Adriel n'a jamais parlé de légalité. S'il n'arrive à rien par la justice, il utilisera sans doute d'autres moyens. Elle finit même par se demander s'il ne sera pas capable de tuer son père. Pas de ses mains, car il n'est pas impulsif et ne se mettrait jamais en danger direct. Mais elle le sent. Il y a une haine incroyable dans ses paroles et la façon dont il parle. Elle le surprend à souhaiter sa mort. Plusieurs fois. Autant il est normal de haïr un violeur, autant elle sent que la haine d'Adriel a quelque chose d'épouvantablement visceral.

Au fil des jours, elle a de plus en plus peur de ne pas vraiment le connaître. Adriel a toujours été quelqu'un de difficile à saisir, parce qu'il a horreur de parler de lui. Mais elle n'a pas pensé que c'était à ce point. Au bout d'un moment, elle commence à prendre peur. Et s'il n'est pas du tout ce qu'elle pense qu'il est ? Tout ce dont elle est sûre, c'est qu'il semble mépriser tout et tout le monde. Qu'il a besoin de se sentir supérieur au monde entier.

Elle se rend compte qu'il est un bon comédien. Il sait comment se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Et ce n'est pas que lorsqu'il part dans le théâtral, dans ces cas-là, elle voit bien qu'il surjoue. Mais elle se rend compte que c'est aussi au quotidien. L'exemple le plus frappant, c'est quand il s'est fait passer pour un docile à l'animalerie. Ses parents l'ont cru sans hésiter. Mais il n'y a pas que ça. Elle a l'impression qu'il n'est pas forcément avec elle parce qu'il l'aime. Il y a quelque chose dans son comportement qui lui donne un mauvais pressentiment.

Adriel ne bronche pas, il lui dit toujours qu'il l'aime et qu'il comprend. Cela dit, il argumente si longtemps, et se montre tellement insistant, que le mauvais pressentiment de Joan va en empirant, de plus en plus. Au bout d'un moment, elle finit par avoir du mal à lui parler. Un grand malaise s'est installé. Ils se croisent souvent sans se dire un mot. La raison, c'est qu'elle n'est pas certaine qu'il soit sincère, et que cela lui fait de plus en plus peur. Alors un jour, elle coupe court à la relation. Tout net.

Ce soir-là, Adriel se griffe les ailes jusqu'au sang devant le miroir. Il tente de s'arracher des plumes et se fait saigner. Il ne les supporte plus. Il ne les voit plus que comme des malformations, des excroissances qui s'accrochent à son dos. Il rejette toute la faute sur elles. A cause d'elles, on ne le verra jamais que comme un hybride. Jamais comme un individu. Tout ce qu'il fera, tout ce qu'il décidera, tout ce qu'il accomplira sera inexorablement vu à travers elles. Il y a une raison pour laquelle même lui généralise les hybrides. Tout le monde le fait. Tout le monde les voit comme un groupe homogène, et même lui n'y a pas échappé.

Si un jour il fait de grandes choses, comme écrire un livre, composer de grandes musiques au piano, ou même s'émanciper, on se souviendra de lui comme l'hybride qui a fait de grandes choses. Jamais on ne le traitera comme une personne avant de le traiter comme un homme ailé. C'est aussi à cause de cela qu'il n'aura jamais de famille. Pour être attiré par un hybride, un homme affublé de morceaux d'animaux, il faut avoir un fétiche. Quand on s'est amusé, on se rend compte que l'amour, c'est autre chose que ce genre de passe-temps.

Et cela le conforte d'autant plus dans son comportement. De toute manière, Joan est une idiote, cela ne le dérange pas qu'elle soit partie. Le monde entier est ridicule et il se moque bien de s'il veut de lui ou pas. Il est au-dessus de tout ça. Surtout de son père. Son père qui va définitivement payer cher dès que l'hybride en aura l'occasion. Il n'a pas le droit d'avoir une famille et pas lui. Il la détruira. Adriel convainc ses maîtres d’être remis en magasin, sans en informer son ancienne petite amie. Heureux d’en être débarrassés, les parents le lui permettent. Aujourd’hui, il a vingt-deux ans, et est toujours en vente.


Pseudo ☀ Momo
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Comment es-tu arrivé ici ? ☀ Ceci est une refonte de fiche. Je sais, c'est hallucinant comment c'est devenu long, mais je jure que j'ai absolument rien changé. J'ai juste développé et ajouté ce qu'il manquait dans le caractère.
Votre avatarReyson || Fire Emblem : Path of Radiance/Radiant Dawn
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Ven 6 Mar - 15:32
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Re-bienvenue ^^
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Zayn J. Lowell
Zayn J. Lowell
Humain Mauvais
Race : Gentleman ♥
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Age : 39
Emploi : PDG entreprise technologique
Ven 6 Mar - 17:14
Zayn J. Lowell
Re bienvenue! Jolie vava et signature *-* Je me demande qui tu es u-u
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Invité
Invité
Ven 6 Mar - 17:28
Invité
Re-bienvenu moi je crois savoir ^^
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Adriel Wellington
Adriel Wellington
Hybride Neutre
Race : Grande Aigrette
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Ven 6 Mar - 20:12
Adriel Wellington
Merci, vous tous !
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Invité
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Sam 7 Mar - 5:30
Invité
Rebienvenue :3
OMG j'adore ton personnage *^*
Moi aussi je sais c'est qui et en plus c'est un cuicui *ç*
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Sean
Sean
Rebelle Sauvage
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Sam 7 Mar - 13:36
Sean
Tu es validé(e) !




Très belle fiche, je valide *-* (Et c'est pas perruche mais perroquet ! D8< )
✿*゚‘゚・✿.。.:* *.:。✿*゚’゚・✿
Tu peux désormais aller :

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L'on te souhaite une bienvenue officielle et amuse toi bien parmi nous sur Dear Hybride ! ♥

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Chen
Chen
Rebelle Sauvage
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Lun 19 Sep - 18:43
Chen
Quelle histoire captivante !
Et j'adore toujours autant ton écriture **
Je te revalide avec joie !
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